Alertez les blaireaux !
Publié le samedi 22 janvier 2011 à 08H00
FAUNE.Une pétition circule sur Internet pour dénoncer un arrêté préfectoral autorisant la chasse du petit mammifère en forêt de Brotonne.
Le 10 novembre dernier, la préfecture de la Seine-Maritime émettait un arrêté autorisant la capture et la destruction de blaireaux dans les massifs forestiers de Brotonne-Mauny pour des « raisons de santé publique ». Cette opération devait se dérouler entre le 15 novembre 2010 et le 15 janvier 2011 et visait à prélever cinquante blaireaux adultes qui, après euthanasie, devaient être envoyés au laboratoire de la Direction départementale de la population des animaux.
Pourquoi cette chasse ouverte au blaireau ? Parce que l'animal est soupçonné de transmettre la tuberculose aux troupeaux bovins. « C'est une méconnaissance de la faune sauvage », s'insurge Raynald Vasselin, directeur du Chene (Centre d'hébergement et d'étude sur la nature et l'environnement) à Allouville-Bellefosse (76). « Eradiquer le blaireau, comme ça a été le cas en Côte-d'Or, c'est laisser la place à d'autres animaux, y compris des animaux malades. Pour nous, cette chasse est totalement infondée : le problème de la tuberculose vient de l'élevage lui-même et d'un mauvais contrôle des cheptels. Et même si le problème venait des animaux sauvages, il faut savoir qu'on a réussi par le passé à éradiquer la rage chez les renards en France. Grâce à l'ingestion de vaccins. »
Protégé en Angleterre et en Belgique
« Cette propagation de la tuberculose par le blaireau est une hypothèse de travail des services vétérinaires », explique-t-on du côté de la préfecture de Seine-Maritime. Où l'on semble admettre que cette campagne a été un échec : « On risque de prolonger cette période de chasse d'un mois parce que nous n'avons pas le nombre suffisant d'animaux. L'objectif maintenant est d'atteindre trente prises en Seine-Maritime. Et il faudra encore attendre un à deux mois pour avoir le résultat des analyses du laboratoire de la DDPP ».
Le blaireau de la forêt de Brotonne échappera-t-il à l'éradication ? Possible quand on connaît ses mœurs : c'est un animal nocturne, discret et plutôt placide, peu chasseur, se nourrissant surtout de vers de terre, de larves et de cadavres. Mais il a un point faible : son habitat. Le blaireau, qui mesure lui-même environ 70 cm à l'âge adulte, creuse un terrier qui peut atteindre plusieurs dizaines de mètres de longueur avec parfois plusieurs dizaines d'entrées assez facilement repérables. Ce qui a causé en partie sa perte en Grande-Bretagne où on l'a pratiquement éradiqué. Aujourd'hui, c'est un animal protégé chez nos voisins anglais et belges, ces derniers ayant même construit des tunnels pour leur permettre de traverser les routes sans danger. On est bien loin de l'esprit français qui veut démonter sa dangerosité.
Forêt de Brotonne : la chasse aux blaireaux est ouverte !
Depuis la mi novembre, les préfectures de Seine-Maritime et de l'Eure ont ouvert la chasse au blaireau en forêt de Brotonne. Pourquoi chasser cet animal nocturne et particulièrement placide ? Parce qu'il est soupçonné de véhiculer la tuberculose bovine. Ce que nient les protecteurs de la faune sauvage qui font circuler une pétition sur Internet pour protester contre cette chasse.
L'objectif de la préfecture de Seine-Maritime était de capter 50 blaireaux entre le 15 novembre et le 15 janvier. Mais la chasse sera sûrement prolongée jusqu'à la fin février, avec un objectif revu à la baisse de 30 individus mâles.
:sadik: